Réflexions Personnelles

La solitude des panneaux solaires

José Claurint

José Claurint

12 décembre 2025

La solitude des panneaux solaires

Il y a quelque chose de profondément solitaire dans ces panneaux solaires qui brillent sur mon toit. Ils sont là, silencieux, témoins de mes contradictions et de mes illusions. Parfois, le soir, je les regarde depuis ma fenêtre, et je me demande ce qu'ils pensent de moi. De mes choix, de mes renoncements, de mes espoirs déçus.

L'installation, c'était il y a six mois. Un été chaud, trop chaud. Le commercial était venu avec son équipe, ils avaient installé les panneaux en une journée. Rapide, efficace, professionnel. Comme une opération chirurgicale. Et moi, j'étais resté là, à les regarder faire, comme un spectateur de ma propre vie.

L'introspection du soir

Depuis, chaque soir, je vérifie l'application sur mon téléphone. Ces courbes qui montent et descendent selon l'humeur du ciel. Ces chiffres qui me rassurent ou m'inquiètent, selon les jours. Et je me demande : est-ce que ça change vraiment quelque chose ? Est-ce que je suis vraiment différent de celui que j'étais avant ?

Parce que voilà le problème : j'ai installé ces panneaux solaires pour me sentir mieux. Pour me rassurer. Pour croire que je faisais quelque chose pour la planète. Mais au fond, je sais que ce n'est qu'une illusion. Une belle illusion, certes, mais une illusion quand même.

La vulnérabilité de l'authenticité

Je me souviens de cette conversation avec ma compagne, il y a quelques semaines. Elle m'avait demandé pourquoi j'avais vraiment installé ces panneaux. Et moi, j'avais répondu avec mes arguments habituels : l'écologie, l'économie, l'avenir de la planète. Mais au fond, je savais que ce n'était pas la vraie raison.

La vraie raison, c'est que j'avais peur. Peur de l'avenir, peur de la finitude, peur de ne rien faire. Et ces panneaux solaires, c'était ma façon de lutter contre cette peur. Ma façon de me rassurer, de croire que je contrôlais quelque chose dans un monde qui m'échappe.

La mélancolie de la solitude

Il y a quelque chose de profondément mélancolique dans cette solitude. Ces panneaux solaires sur mon toit, ils sont là, silencieux, témoins de mes contradictions. Ils brillent au soleil, ils produisent de l'énergie propre, mais ils ne changent rien à l'essentiel. Ils ne changent rien à ma solitude, à mes peurs, à mes illusions.

Parfois, le soir, je les regarde depuis ma fenêtre, et je me demande ce qu'ils pensent de moi. De mes choix, de mes renoncements, de mes espoirs déçus. Et je me dis que peut-être, dans vingt ans, quand le contrat sera terminé, je regarderai ces panneaux avec nostalgie. Peut-être que je me souviendrai de cette époque où je croyais encore qu'on pouvait sauver le monde avec des technologies.

L'autofiction de la remise en question

Je me regarde parfois dans le miroir et je me demande : qui suis-je vraiment ? Suis-je cet écolo convaincu qui installe des panneaux solaires ? Ou suis-je cet homme qui a peur, qui cherche à se rassurer, qui se raconte des histoires ?

Parce que voilà le problème : on peut installer tous les panneaux solaires qu'on veut, si on ne change pas notre façon d'exister, ça ne sert à rien. C'est comme mettre un pansement sur une blessure qui nécessite une opération. Ça fait joli, mais ça ne résout pas le problème.

La recherche de sens

Il y a quelque chose de profondément humain dans cette recherche de sens. Ces panneaux solaires sur mon toit, ils sont là, silencieux, témoins de mes contradictions. Mais peut-être que c'est ça, l'essentiel. Peut-être que c'est dans cette vulnérabilité, dans cette authenticité, que réside la vraie beauté.

Parce que la transition énergétique, la vraie, elle ne se fera pas avec des panneaux solaires. Elle se fera quand on acceptera de vivre autrement, de consommer moins, de renoncer à certains conforts. Mais en attendant, on fait ce qu'on peut. On installe des panneaux solaires, on essaie de se rassurer, on cherche du sens dans un monde qui nous échappe.

Et peut-être que c'est ça, l'essentiel. Peut-être que c'est dans cette recherche, dans cette vulnérabilité, dans cette authenticité, que réside la vraie beauté. Peut-être que ces panneaux solaires sur mon toit, ils ne sont pas qu'une illusion. Peut-être qu'ils sont aussi un témoignage. Un témoignage de mes contradictions, de mes peurs, de mes espoirs. Un témoignage de ce que je suis, avec toutes mes imperfections.

En attendant, ils brillent toujours sur mon toit. Et moi, je continue à les regarder, le soir, depuis ma fenêtre, en me demandant ce qu'ils pensent de moi. De mes choix, de mes renoncements, de mes espoirs déçus. Et peut-être que c'est ça, l'essentiel. Peut-être que c'est dans cette solitude, dans cette introspection, dans cette recherche de sens, que réside la vraie beauté.